Il y a beaucoup de paradoxes dans la vie, et les terres Maya n'échappent pas à cette règle. La Péninsule du Yucatán a abrité l'une des civilisations les plus avancées de notre histoire : les Mayas, avec des rites peu connus.

Quand je voyage loin de « mes terres », je suis bien entendu dépaysé, mais je dois avouer que bien souvent, après avoir découvert ou revisité certains lieux, je mesure encore plus la valeur de ces régions que j’affectionne en Amérique du Sud, où j’organise mes circuits. Voici mon dernier retour d’expérience…

Le Mexique et son tourisme

De nombreux sites archéologiques, par exemple la pyramide de Chichén Itzá au Mexique, sont les témoins d’une époque prestigieuse révolue… Les Mayas voyaient la mort comme une délivrance, qui était un passage obligatoire pour passer dans le monde d’en haut. Toutes leurs croyances étaient axées sur le soleil, les astres, les étoiles, des choses relativement simples en fait, mais si belles et importantes.

Pyramide de Chichén Itzá au Mexique

Aujourd’hui, presque toute la Péninsule du Yucatán a perdu son identité pour servir et satisfaire les millions de touristes qui déferlent chaque année au Mexique. Les croyances de ces voyageurs des tropiques sont : l’alcool, les loisirs de masse et Instagram.

Tout est pensé et fait pour faciliter la consommation d’attractions et d’activités pour des touristes ennuyants, ennuyés, et qui ne savent plus quoi faire de leurs dollars. La langue officielle de communication est devenue l’Anglais, la monnaie officieuse est le dollar, tout se marchande pour pouvoir obtenir un service, un souvenir, une photo, et les parcs d’attractions, les « resorts » (stations balnéaires) en tout genre poussent comme des champignons.

Les splendides cénotes, ces trous d’eau si importants pour les croyances maya, ont pris, pour les plus connus, des airs de piscine municipale. Le port de l’île de Cozumel est devenu un port d’attache pour des bateaux de croisière de taille inimaginable. Comment peut-on construire des bateaux de telle taille ? Comment peut-on voyager dans ces conditions ?

Tourisme et Resorts à Cancún

Cancún, est devenue une plaque tournante pour des jeunes touristes sans cerveaux, Playa del Carmen est connu pour ces soirées de débauche, Tulum pour des pseudo voyageurs intello en manque de repères.

Là comme ailleurs sur la côte de la Riviera Maya, les « Resorts All Inclusive » s’enchainent les uns après les autres, les delphinarium se comptent par dizaines (centaines ?) ; il n’y a plus d’éthique pour pourvoir offrir du divertissement. Les grosses Jeep de locations pullulent également, remplaçant de plus en plus les petites voitures, pour satisfaire là encore les demandes des touristes venus des États-Unis.

Le peuple Mexicain, si gentil et respectueux, si fier de ses cultures et de ses ancêtres Maya et Aztèques, est intégré, assimilé, dans toute cette fresque, accompagnant cette croissance sans limite, pour le bonheur et le bien de tous…

L’Argentine et ses merveilles naturelles à préserver

Bien plus au sud du Mexique, existent d’autres territoires, des terres réellement préservées, où les reliefs et leurs isolements géographiques, les ont protégées de la voracité des Hommes.

La pyramide (ou cône) d’Arita, naturelle elle, en est le parfait exemple. Véritable sentinelle au bord du plus grand désert de sel d’Argentine, le Salar de Arizaro, perchée à près de 3 500 mètre d’altitude.

Pyramide naturelle d'Arita dans le désert de Arizaro en Argentine

On ne peut arriver ici par hasard, car un tel voyage n’est pas fait pour tout le monde, il se mérite… Depuis Tolar Grande, il faut rouler sur des pistes durant des heures et des heures, se perdre, explorer, marcher, s’aventurer, accepter de sortir de sa zone de confort, de se retrouver seul ou presque, face à soi-même.

Dans cette région de la Puna il faut être naturel, vrai, réel. Pas de maquillage, pas d’égaux, pas d’exubérances ; l’immensité des paysages et la force des éléments vous remettront à votre juste valeur, à celle d’un petit humain avec deux bras, deux jambes, et un cerveau en option.

Des eaux froides, le vent balayant tout sur son passage, la poussière, le soleil qui vous brûle, des nuits glaciales, l’altitude et le manque d’oxygène, les volcans actifs, l’Anglais qui ne vous sert à rien, la 4G inexistante (pas de story possible sur Facebook !), et j’en passe… voilà tout ce qui vous attend. Mais quelle idée de voyager par ici me direz-vous !?

Eh bien, c’est justement tout cela que je valorise : ce sentiment si puissant, d’être l’une des premières personnes à s’aventurer sur ces terres ; de percevoir l’immensité infinie des paysages ; d’avoir le privilège de côtoyer une Nature intacte et d’écouter le silence ; de ne pas subir l’impact de l’homme ; de tout simplement pouvoir observer le poids des montagnes, de l’horizon, des cieux, des éléments…

Piste sur le désert de Arizaro en Argentine

Grâce à tout ça, et de par son isolement géographique, j’ose espérer que le Sud de l’Amérique du Sud, sera encore longtemps à l’abri des tourments et de l’appétit dévastateur de tout ce système économique, et de ces investisseurs sans scrupules, pour ainsi montrer aux voyageurs à quoi pouvait ressembler notre planète avant l’hyper productivité.

L’Altiplano, la Patagonie, l’Antarctique, sont parmi les dernières terres où l’influence Humaine ne se fait pas (encore) sentir. Mais là encore, l’Homme se fourvoie.

  • Vous avez le droit de penser avant d’entreprendre un voyage.
  • Vous avez le pouvoir de ne pas voyager juste pour consommer des images, juste pour casser la monotonie de votre vie de tous les jours.
  • Vous avez le devoir de réfléchir avant d’entreprendre une excursion, avant de vouloir une interaction non naturelle avec un animal sauvage devenu apprivoisé par exemple.
  • Votre vie peut être le plus beau des voyages…