Dans cet article j'ai envie de vous parler des argentins, de toutes les coutumes et manières de vivre qui rendent ce pays si spécial, si chaleureux, et je dirais même unique.

Je tiens à préciser avant tout, que si mes propos vont paraître parfois un peu moqueurs, voire même un peu arrogants, je me suis « argentinisé » avec le temps et j’aime énormément ce peuple, même si souvent ils me font bien rire ! (Vous verrez pourquoi par la suite).

J’aime beaucoup l’Argentine et les argentins, et je dis souvent que la vraie richesse de l’Argentine, ce sont les argentins. Car c’est un plaisir de vivre au milieu d’eux, et j’insiste vraiment sur ce point. J’insiste sur le fait que mon récit concerne d’avantage les habitants de Buenos Aires et de tout le sud du Pays.

En effet tout le nord est bien plus typé. Nous sommes bien loin du profil type de l’argentin décrit ci-dessous. Enfin, tout ce qui va suivre est une généralité. C’est également un peu stéréotypé, je le concède, mais il y a une grande part de vérité quand-même.

En tout cas, lorsque vous serez ici, laissez-vous aller… écoutez, observez, échangez, et laissez-vous bercer par ce mode de vie si spécial et si attachant. C’est un régal !

Bonne lecture !

Les argentins et la « buena onda »

Votre premier contact avec les argentins se fera très certainement à Buenos Aires. Bienvenue donc en Argentine et plus particulièrement à Buenos Aires où les Porteños (« ceux du port », c’est ainsi que l’on appelle les habitants de Buenos Aires) sont très « buena onda » (de bonne humeur).

Car oui, l’Argentine est le pays de la bonne humeur. J’aime ça chez les argentins, leur côté « buena onda », spontané, un peu nonchalant également. Ici rien n’est vraiment grave, tout a une solution, même les crises financières qui sont courantes ici. La vie de toute manière continue, le temps passe et les problèmes avec.

Il y a bien des mots qui reviennent tout le temps, comme « inflation » et « crises économiques »… Dans un pays où l’on peut devenir millionnaire en quelques mois ou, au contraire, faire faillite en quelques jours ; il faut savoir improviser et se remettre en cause tout le temps. Ici rien ne perdure. Impossible de se projeter dans le futur.

Nous sommes en Amérique du Sud, et le maître mot est le « quilombo ». Que je pourrais traduire par « chaos » ou « bordel ». La vie, l’organisation, le jour-le-jour tourne autour de cette notion. Ici pas grand-chose est bien organisée. Il faut toujours improviser et de l’improvisation souvent naissent les meilleures expériences.

Vous remarquerez rapidement que tout le monde se salue en se faisant une accolade et une bise, et personne n’y échappe ! : la banquière, le comptable, la boulangère, le patron… Ici entre hommes, on se fait la bise (une seule fois). Au début c’est « spécial » mais je vous jure que lorsque l’on est habitué, la poignée de main semble ensuite bien fade… Le tutoiement est spontané, je dirais presque obligatoire.

Les argentins et les racines

Pour comprendre les argentins et l’Argentine il suffit d’analyser quelques dictons qui sont loin d’être anodins. J’en ai sélectionné trois pour vous, qui résument très bien, beaucoup de choses :

« Les argentins sont des italiens qui parlent espagnol, qui se prennent pour des anglais et qui rêvent d’être français »

Ne perdez jamais cette phrase de votre esprit, car elle n’a l’air de rien, mais en dit long.

« Italien » avec tout ce que cela sous-entend. En effet, l’argentin est un beau parleur, bel homme en général, éduqué, charmeur, galant… L’argentin parle toujours (souvent fort), a toujours un avis (même sur les sujets dont il n’a aucune idée à première vue). Souvent optimiste, de bon humeur, drôle. L’argentin, comme l’italien, adore la famille, la table, manger en famille, entre amis également, et bien souvent les familles sont grandes !!

« Espagnol » car en Argentine on parle l’espagnol, mais l’espagnol qui est parlé ici est bien différent de celui que l’on apprend à l’école, c’est le castillan (mélange de vieil espagnol et d’italien). La langue a été adaptée à l’image des argentins. Je vous explique un peu plus bas de nombreuses esquisses nuances. Les argentins sont en fait bien plus proches des italiens pour leur manière de vivre que des espagnols.

« Anglais » car les argentins aiment faire les « snobs » à leur manière, surtout la haute société argentine. Ils se considèrent souvent bien plus européens que sud-américains, et donc il faut marquer cette différence avec leurs voisins. C’est pourquoi l’argentin a aussi sa propre danse (le tango). Bref, un argentin qui se respecte doit être un peu snob, comme les anglais ; même si les argentins ne supportent pas l’idée que les îles Malouines soient sous tutelle anglaise.

« Français » car la France est pour les argentins synonyme du romantisme par excellence ainsi que du luxe. Les textes de nombreux tangos font illusion à la France et à Paris. Les argentins aiment beaucoup boire du vin à table, aiment les produits de mode français, et donc adorent les français également…

« Les péruviens descendent des Incas, les boliviens descendent des Indiens Aymaras, les mexicains descendent des Aztèques, et les argentins eux, descendent des bateaux »

Et oui les argentins sont des fils, petits fils d’émigrés européens en quête d’un nouveau monde. Ils ont des noms basques, espagnols, italiens, anglais, français, allemands parfois. Les argentins sont donc sans véritables racines, sans une vraie identité. Souvent perdus donc…

Mais cette mixité est la source d’une grande créativité à mes yeux, qui fait que les argentins ont du talent en général. Ce n’est pas pour rien que Buenos Aires est la capitale latine la plus tendance et est souvent citée après Paris, Milan, Tokyo, New York.

Les argentins aiment beaucoup l’Europe, car à part l’admiration qu’ils ressentent pour ce coin du monde, ils savent qu’une partie de leurs ancêtres vient de là-bas ! Et ils aimeront vous le montrer.

Il est vrai aussi que les « porteños », habitants de la capitale argentine (ceux du port), donc tous émigrés, n’ont rien à voir avec les hommes habitant la Terre de Feu et le Sud, encore moins avec les hommes de culture Guarani vivant dans les régions subtropicales proches du Brésil, et encore moins avec les hommes peuplant l’Altiplano de culture Inca.

Pourtant ils sont tous argentins, ont un hymne national commun, sont tous supporteurs de la même sélection nationale de football.

« Savez-vous comment se suicide un argentin ? En se jetant du haut de son égo »

Cette petite blague résume beaucoup de choses.

Et oui, les argentins ont cette mauvaise réputation dans toute l’Amérique latine, d’être très prétentieux… Car l’argentin aime montrer ses liens et attirance avec l’Europe. L’argentin se trouve bien plus proche de la belle Europe que de ses pays voisins et de leurs « sous-cultures ». Il aime marquer cette différence auprès des autres peuples de l’Amérique latine.

L’argentin est fier et n’hésitera pas à vous dire que les plus belles femmes du monde sont argentines, que bien sûr les meilleurs joueurs de football sont argentins, voire même que Dieu est argentin (rien que ça !).

Paradoxalement, les argentins sont très fiers mais aussi complexés par rapport à tout ce qui vient d’Europe. Le nombre de fois où des argentins me demandent ce que je fabrique ici (!!!) avec un petit air presque désolé pour moi.

Les argentins, quand tout paraît facile

Aussi c’est le pays des superlatifs. Pas seulement au niveau des paysages, de la grandeur et l’immensité de ceux-ci, mais dans le vocabulaire proprement dit. En effet l’argentin est très extraverti. Il parle fort, souvent en groupe, donne son avis sur tout et sur n’importe quoi. Car oui, l’argentin a avis sur tout. C’est assez incroyable au début. Il sait tout faire, a toujours une solution, a tout prévu… etc.

J’avais lu quelque part qu’un argentin est capable de vous expliquer comment réduire la dette de son pays, de conseiller le reste du monde, de nourrir l’Afrique entière et d’enseigner l’économie aux États-Unis. ?

C’est un peu ça donc…

L’argentin est passionné de nature. Il vit tout avec passion. Sa vie, celle des autres, les faits divers, la routine, les matches de foot, l’asado (barbecue) entre amis tous les dimanches, les discussions… etc.

Tout est PASSIONNEL. Un argentin « tempéré » c’est très rare. L’argentin a le sang chaud, il bouillonne, il a du caractère.

Depuis le début, je suis toujours surpris par le fait que les argentins, sans se connaître, s’adressent entre eux, se mettent à parler comme s’ils se connaissaient depuis toujours, et avoir l’air d’être amis depuis des années ! (Ils feront d’ailleurs la même chose avec vous à chaque première rencontre).

Aussi, si vous pouvez discuter avec les argentins, vous allez vous sentir au premier abord bien « petit » à côté d’eux. En effet j’ai été souvent surpris par le nombre de boulots que pouvait avoir un argentin par exemple, et leur capacité à passer de professions qui n’ont rien à voir les unes entre elles. Bref ils ont un pourvoir d’adaptation assez sidérant.

Les rapports en Argentine sont bon enfant, et ça, j’aime beaucoup. On se sent à l’aise tout de suite en Argentine. On ne vous juge pas. Tout le monde est au même niveau ou presque. Il n’y a pas de formule de politesse pompeuse comme il peut y avoir dans d’autres pays. Je trouve en fait les rapports très transparents ici. On n’a pas peur de lâcher un « hijo de puta » en parlant d’un ami et à la fois personne ne va s’offusquer si vous quittez la table avant tout le monde.

Les argentins ne sont pas du tout critiques, ou je dirais plutôt pas très bons critiques. Quoi que vous entrepreniez, ils vous diront toujours que c’est bien, d’aller de l’avant, de foncer.

Vous pouvez être un peintre complètement amateur, peindre quelque chose d’horriblement laid, et je vous mets au défit de trouver un argentin qui vous dira crûment que vous devriez faire autre chose.

C’est un peu l’inverse qu’en France. Un français sera souvent très critique et essaiera de trouver et insistera sur les défauts d’un travail quelconque, d’un projet. En Argentine, c’est tout le contraire et tant mieux !

Les adjectifs ne manqueront pas :

« Buenisimo » (très bien), « genial », « sos un capo » (tu es un génie), « que maestro » (quel maître), « idolo » (idole) – et oui rien que ça… et j’en passe… Il faut tout de même faire attention, car on a vite fait de se prendre pour un grand artiste, ou pour un grand entrepreneur en Argentine… La réalité vous rattrapera alors très vite.

Les argentins et le vocabulaire

L’espagnol qui est parlé ici est un délice lorsque l’on peut comprendre toutes les subtilités de la langue. Il est unique dans toute l’Amérique latine, et bien loin de ce que l’on nous enseigne à l’école. Le vocabulaire est informel, l’argot omniprésent, et les expressions sont nombreuses et uniques. Également beaucoup de superlatifs dans un sens comme dans l’autre. Les prononciations sont également propres à ici. C’est pour cela que l’argentin est très facilement identifiable quand il parle.

Quelques exemples :

En parlant du goût de quelque chose, un argentin dira rarement « rico » (bon). Mais plutôt « riquisimo » (très bon). Pour une situation particulière, il dira « buenisima » (très bonne). Ou au contraire, pour minimiser quelque chose, l’argentin ne dira pas « chica » (petite), mais « chiquita » voire même « chiquitita » (pour accentuer l’idée de très petite, toute mimi).

Parfois pour augmenter la force d’un adjectif, pour accentuer l’importance de celui-ci, on place un « Re » juste avant. Par exemple quelqu’un de très content dira : « estoy re contento » (Je suis super content). Tout cela pouvant se dériver sur tous les adjectifs imaginables.

Aussi l’argentin utilise des gros mots très souvent. Ici c’est monnaie courante. Je ne vais pas lister les insultes qui peuvent être employées, mais il est important de comprendre que les gros mots s’emploient très facilement. Aucun argentin ne sera vraiment vexé si vous parlez de sa maman avec des noms d’oiseaux… Il pourra même vous donner une accolade dans la demi-heure qui suit.

Vous entendrez souvent le mot « che », utilisé pour interpeller quelqu’un. Ceci est propre à ce pays. Cela veut tout et rien dire. Utilisé un peu à toutes les sauces, en début de phrase en général. De là vient le surnom du « Che » Guevara qui était argentin.

Le tutoiement est de rigueur et omniprésent. On oublie donc le vouvoiement car vous allez passer pour un aristocrate ou quelque chose du genre.

Un mot utilisé tout le temps : « boludo » ou « boluda ». Les argentins le placent presque dans chaque phrase. Ce n’est pas très fin. La traduction exacte est délicate, suivant les circonstances, mais je dirais « boulet », « con », « imbécile », « couillon »…

Suivant votre apparence physique, des surnoms sont vite donnés pour vous interpeller, indépendamment de votre corpulence (gros/mince) ou de votre couleur de peau. Mais c’est bon enfant je dirais. C’est gentil et même affectif bien souvent.

Exemple : Gordo / Flaco / Negro (Gros / mince / noir). Mais attention, à bien maîtriser car « Negro » peut être aussi une insulte…

Les argentins et la séduction

Paradoxalement, l’argentin est aussi très respectueux, galant, courtois. Le respect des générations est très présent ici. Être une femme en Argentine, est je pense un véritable plaisir et agréable.

Si vous êtes élégantes et que vous sortez de chez vous, les argentins sauront bien vous démontrer tout l’effet que vous leur procurez. On est très loin des phrases toutes faites et banales. L’argentin est, en général, un séducteur et se délecte dans l’art du « piropo ».

L’argentin ne va pas seulement vous suivre du regard, ou vous siffler. Il va agir et vous parler ! Et de quelle manière… !! :

Le « piropo » est une technique de séduction qui consiste à faire un compliment sous forme de « poème » des temps modernes. Je peux vous assurer que cela remplira l’auto estime de pas mal de femmes pour la journée et que la plupart laisseront échapper un petit sourire en coin face à l’originalité des compliments reçus.

Je précise que ces « piropos » peuvent sortir de la bouche de jeunes hommes comme celle des hommes plus âgés. Ici la drague « made in Argentina » n’a pas de limite d’âge !

Quelques exemples :

« Dejaré de volar el día que aterrices en mi vida »« J’arrêterai de voler le jour ou tu atterriras dans ma vie ».

« Tengo que comprarme un diccionario, desde que te vi me he quedado sin palabras! »« Je dois acheter un dictionnaire, depuis que je t’ai vu je suis resté sans mots ! »

« Quisiera ser gato, para pasar 7 vidas a tu lado » – « J’aimerais être un chat, pour passer sept vies à tes côtés ».

« En que estarían pensando los piratas, cuando abandonaron semejante tesoro? »« A quoi pouvaient bien penser les pirates lorsqu’ils ont abandonné un tel trésor ? »

Ah ces argentins, ils sont terribles ! ?

Les argentins et la psychanalyse

L’Argentine est le pays qui compte le plus grand nombre de psychologues au monde !

Je dis toujours qu’il y a 3 choses que les argentins ne rateront pour rien au monde : un match de foot, un asado, et leur séance chez le psy ! Non pas parce-que les argentins aient plus de troubles psychologiques que dans d’autres pays, mais simplement parce qu’ici aller voir le psychologue est quelque chose de complètement normal !

Il y a environ un psychologue pour 700 argentins à Buenos Aires. La capitale argentine est devenue l’El Dorado de la psychanalyse. Tout le monde y passe, toutes les couches sociales. Ce phénomène a été très banalisé, par les pièces de théâtres, films et la télévision.

N’oublions pas que les « porteños » sont des italiens qui parlent espagnol, qui se prennent pour des anglais et qui rêvent d’être français ; c’est le parfait cocktail pour un psy !

La psychologie est la matière la plus étudiée par les jeunes argentins à l’université.

Aussi, dans la vie de tous les jours, tout le monde fait un peu la psychanalyse de tout le monde. Donc le chauffeur de taxi, le coiffeur sont également des psychologues à leur manière. Et les argentins parlent facilement de leur névrose.

Vous serez donc étonnés, comme je l’ai été au début, de voir à quel point les argentins affichent sans aucun complexe le fait d’aller chez le psy. C’est quand-même assez drôle d’entendre dans la rue un argentin criant à un ami qu’il ne peut se rendre à un déjeuner pour cause d’un rendez vous avec le psy ! Selon eux, ça fait chic…

Les argentins et le centre du monde

Les argentins me font souvent rire pour leur côté frime. Vu la conjoncture économique de l’Argentine de ces dernières années, l’argentin voyage moins que dans le passé. Et, étant donné qu’ils pensent souvent que leur pays est au centre du monde, des situations peuvent être assez cocasses…

Exemples :

Lors du grand « clasico », Boca Junior – River Plate, qui sont les deux clubs de foot rivaux de Buenos Aires, combien de fois ai-je entendu les commentateurs dire que le monde entier avait les yeux braqués sur ce match ! Sincèrement, j’aime le foot, j’ai toujours suivi les matchs importants, mais avant de vivre ici en Argentine, je n’avais jamais regardé un match de foot entre deux clubs argentins. Bref, le grand « clasico » n’est, je pense, suivi que par les argentins ou presque !! Et j’ajouterais que le niveau de jeu ici, est vraiment très nettement inférieur au niveau de jeu pratiqué en Europe.

Lors d’un événement sportif qui avait été interrompu par une petite grève d’une journée, j’ai entendu le commentateur dire « quelle triste image donnaient les argentins aux yeux du monde entier ! » Bien entendu, aucun journaliste étranger n’avait relégué la nouvelle. Les argentins s’emballent un peu souvent beaucoup je dirai !

Aussi, dans la capitale du centre du monde, il y a bien une passion commune pour tous les Porteños : le football.

Dans le championnat d’Argentine, 70% des équipes se trouvent sur Buenos Aires et sa grande banlieue. Chaque argentin est forcément supporter d’une équipe. Hommes, femmes, enfants ; tout le monde est concerné. Ici on dit qu’un argentin peut changer de femme, de voiture, mais pas d’équipe de foot !

L’intérêt des médias sur le championnat est tellement fort et important qu’il est impossible d’y échapper. Les radios et chaînes de télévision parlent pendant des heures et des heures sur des faits de matchs ou autres. C’est assez triste d’ailleurs je trouve…

Parmi ces équipes, les deux grands rivaux sont Boca Junior et River Plate. Ces deux équipes ont leur stade dans la capitale. Le stade la Boca, populaire, au sud, et le stade de River Plate au nord de la ville.

La pression est telle sur les joueurs et sur les entraineurs que les matchs sont souvent de piètre niveau et peuvent dégénérer.

Lors du « super clasico », les deux stades n’ont plus le droit de recevoir les supporters de l’équipe visiteuse pour éviter tout problème.

Notez que lors d’un match amical en 2016 entre Boca Junior et River Plate, il y a eu 5 cartons rouges, neuf cartons jaunes et plus de 40 fautes. Heureusement qu’il ne s’agissait que d’un match sans enjeu !

Les argentins et la famille

J’avais également une image des argentins comme des hommes très machos. Et bien quelle surprise !! En fait pas du tout. C’est tout le contraire. Bien sûr il faut passer la première image : à écouter les argentins (hommes) parler entre eux, ce sont des vrais « coqs » et très « grandes gueules ».

Dans tous les couples que je connais, c’est toujours la femme qui pilote le navire si je puis dire. C’est la femme qui gère les économies bien souvent, les hommes allant jusqu’à se concerter avec leurs femmes pour savoir si ils peuvent acheter telle ou telle voiture par exemple. Les femmes ici, sont à l’image des argentins. Elle ont souvent le sang chaud et ont du caractère… Donc il vaut mieux marcher au pas !!

Ne vous fiez pas aux apparences et aux aprioris, les argentins sont tout le contraire des machos dans leur intimité.

Aussi les argentins sont très famille. La belle mère, les frères et sœurs, les tantes ne sont jamais bien loin. Donc mieux vaut bien s’entendre avec la belle famille. Cela peut être vite étouffant. A vous de mettre un peu les limites si vous pensez vous marier ou fonder une famille en Argentine.

Les réunions de famille sont courantes et se font autour du fameux « asado ». Tous les dimanches c’est la grande tradition. Si les viandes sont succulentes, cela manque cependant d’originalité sur le long terme. Les portions sont énormes, et le calcul est simple : 500 grammes pour les femmes et 800 grammes pour les hommes… A multiplier donc par le nombre de convives et c’est parti !

Lors d’asado, on parle bien sûr de football, de politique mais cela peut être l’occasion également de faire du Business !

Les argentins et quelques rituels

L’argentin est très nostalgique. Le tango est l’emblème de cette nostalgie. Très démonstratif, un argentin passe facilement d’un état de colère, aux pleurs, à la crise de rire. Ici, on ne cache pas ces émotions, on est à nu tout le temps, spontané.

Aussi les argentins vous parleront toujours très mal de leur pays. En vous disant que rien ne va, que les argentins sont sans gêne, que ce sont les pires êtres humains, que les politiques sont tous des corrompus, que rien ne fonctionne… etc… etc. Mais en même temps un argentin a beaucoup de mal à vivre loin de son pays, est incroyablement nostalgique et ne veut qu’une chose : revenir !! Quel paradoxe non ?

L’argentin a une « arme » de communication qui s’appelle le maté. Le maté est une infusion, qui se boit à plusieurs (ou seul), autour d’une personne qui le prépare, le sert, et anime les discussions. Refuser le maté s’est s’exclure du cercle, c’est marquer une différence. C’est pourquoi très peu d’argentins ne boivent pas de maté. Il réunie les argentins de tous âges et de toutes classes sociales. Et lorsque l’on ne veut plus du maté, on est obligé de dire « gracias ».

Tout le monde est ainsi, un peu mis au même niveau si je puis dire. Les rapports sont donc plus simples, plus directs ; plus transparents aussi je trouve.

Si je devais citer une grande qualité qu’ont les argentins, je dirai la patience. Dans la vie de tous les jours, on est bien loin du modernisme. Les prélèvements automatiques et les systèmes informatiques dernier cri pour les paiements divers ne fonctionnent pas bien. Ici, c’est à l’ancienne : on va au guichet, on retire son petit numéro, et il faut bien sûr faire la queue et attendre… Cela s’appelle faire des « trámites », un mot qui n’a pas de traduction en français (s’il y en avait une ce serait « formalités »). Un mot qui n’est utilisé qu’ici. Et bien sûr pour aider à passer le temps, on parle de foot et de politique. C’est dingue le nombre d’argentins qui me disaient toujours : demain matin je dois faire des « trámites ».

Quelques-fois il faut attendre presque 2h, en plus pour payer. Car les argentins font la queue pour payer leurs factures diverses. Dans la bonne humeur, souvent résignés, et très disciplinés. Même chose pour prendre le bus, pour prendre le taxi quand il pleut des trombes d’eau ; on fait la queue et personne n’essaiera de sauter le tour de quelqu’un, c’est très mal vu !!!

Au pays du « Quilombo », il y a quand-même quelques règles à suivre !!