
Lors de votre voyage en Argentine, je ne peux que vous recommander de prendre votre temps et de rester à Buenos Aires quelques jours. Je vais d’abord vous parler des différents « Barrios » quartiers principaux de la ville, pour ensuite vous faire part de quelques coups de cœurs.
Buenos Aires possède une infinité de charmes répartis dans ses rues et ses quartiers, qui font de cette Capitale un incontournable en Argentine, voire de toute l’Amérique du Sud, à l’instar de Rio de Janeiro.
Que ce soit pour son architecture splendide, qui mêle harmonieusement anciennes constructions coloniales et charmantes maisons de tôle, hôtels particuliers de style français et gratte-ciels de verre et d’acier ultramodernes ; pour sa vie nocturne trépidante et son offre culturelle diversifiée ; ou, tout simplement pour la riche identité de ses habitants, qui portent l’héritage de leurs ancêtres européens.
Vous pourrez facilement visiter tous les quartiers principaux en taxi (couleur abeille) ou à pied, si vous êtes bon marcheur : le Quartier de la Boca, San Telmo (pour ceux qui aiment fouiner et flâner), Puerto Madero (très moderne), Recoleta (le « 16e arrondissement » de Buenos Aires), et le Micro Centro qui comprend Plaza de Mayo, Avenida de Mayo et 9 de Julio.
Vous pouvez aussi prendre le bus jaune toutes les 20 min, qui vous permet de descendre et de visiter chaque quartier. Le ticket de bus étant valable toute la journée (à payer directement dans le bus). Tous ces quartiers sont assez proches et une grosse journée sera nécessaire pour tout « survoler ».
Je vous recommande, pour ne pas courir, de prévoir au minimum une demie journée par quartier pour bien prendre le temps de vous imprégner des lieux. Une autre journée complète sera nécessaire pour visiter Palermo, le quartier « tendance » de Buenos Aires.
Des quartiers si différents et si proches
Toute grande ville à sa place principale, à Buenos Aires c’est la Plaza de Mayo, lieu fondateur de la ville, qui abrite les principales institutions de la vie publique : la Casa Rosada, le Palais présidentiel ; Cabildo, ancien siège du pouvoir vice-royal, et la Cathédrale métropolitaine, imposant édifice néo-classique dans lequel se trouve le mausolée de José de San Martín, considéré par les Argentins comme le Père de la Patrie.

De là, part la célèbre Avenida de Mayo, un splendide boulevard d’inspiration parisienne inauguré en 1894, qui constitue, avec la Plaza de Mayo, le siège du pouvoir exécutif, et le Congrès, siège du pouvoir législatif, un véritable axe du pouvoir politique. En plus de lui imprimer sa physionomie, la communauté espagnole peupla l’avenue, lui conférant son propre caractère, gai et tumultueux, y installant des cafés et des restaurants. Ici se trouve le fameux Café Tortoni, sans aucun doute le plus célèbre de la ville, qui, en dépit de son nom italien, fut fondé en 1858 par un Français, en hommage au fameux café parisien homonyme « Le Grand Café Tortoni de Paris », fréquenté depuis ses débuts jusqu’à aujourd’hui, par les artistes et les intellectuels, vous vous sentirez transportés, comme par magie, au XIXe siècle.
Avenida de Mayo, coupe la Avenida 9 de Julio longue de 23 petites places symbolisant les 23 provinces de l’Argentine, elle est surtout la plus large avenue du monde (140 mètres). Je vous mets au défi d’essayer de la traverser à pied en une seule fois ! Cette avenue fait d’ailleurs la fierté des Porteños (c’est ainsi que l’on nomme les habitants de Buenos Aires). L’obélisque, symbole de Buenos Aires, se trouve au centre de cette avenue, à l’intersection avec Avenida Corrientes.

San Telmo, appelé également « le Montmartre » de Buenos Aires, est le quartier Bohème de la capitale. Après près d’un siècle de marginalisation, et à la faveur des artistes qui dans les années 1970 installèrent à San Telmo leurs ateliers et studios, le quartier a connu un renouveau. Il est aujourd’hui l’un des lieux les plus recherchés de la capitale, en raison de son extraordinaire patrimoine architectural et de sa vibrante atmosphère bohème. A San Telmo se trouvent de nombreuses boutiques de créateurs, des galeries d’art, des théâtres indépendants, des bars bohèmes et des restaurants. Ses charmantes petites rues pavées, dans lesquelles semble revivre le passé colonial de la ville, à l’image de la célèbre Plaza Dorrego, qui accueille, chaque dimanche, sa traditionnelle foire aux antiquités.
La Boca est l’autre quartier authentique et pittoresque de Buenos Aires, témoigne de la forte influence de la communauté italienne, essentiellement Génoise, qui s’y installa à la fin du XIXe siècle. Leur présence a imprimé des marques profondes sur le quartier. Vous serez surpris par les maisons de tôles de zinc peintes de couleurs bariolées, qui furent construites par les immigrants avec les matériaux de démolition abandonnés sur le port ou les chantiers navals, et peintes avec les restes de peinture. Mais ce sont surtout deux des principales icônes de Buenos Aires qui sont ici : Caminito, une rue en forme d’hommage au tango, et le stade de Boca Juniors, l’équipe de football la plus populaire d’Argentine, qui fit de Diego Armando Maradona une étoile.
Vers le nord, aux abords du Rio de la Plata, se trouve le quartier de Puerto Madero, une autre zone portuaire, mais offrant un contraste fort avec La Boca. Issu d’un vaste projet d’urbanisme qui réhabilita une immense zone abandonnée, Puerto Madero, avec ses constructions astucieuses, ses fastueux complexes hôteliers avec des prestations gastronomiques et loisirs selects, permit à Buenos Aires de répondre à un double objectif : intégrer le Rio de la Plata à la ville, et élever Buenos Aires au rang des grandes capitales du monde globalisé.

Recoleta, c’est un peu le XVI arrondissement de Buenos Aires, c’est là que se trouve la plupart des ambassades, vous pourrez contempler, figé à jamais dans la pierre de ses somptueux édifices, le rêve de ces puissantes familles argentines qui, durant les premières décennies du XXe siècle, s’avisèrent de construire en plein Buenos Aires, un petit Paris.
Depuis la Plaza San Martín, vous pourrez admirer la magnificence des constructions « Belle Époque », formant un harmonieux contrepoint avec l’édifice Kavanagh, premier gratte-ciel d’Amérique du sud.
Sur l’élégante Avenida Alvear, siège des principales marques de mode internationale, se trouvent de nombreux hôtels particuliers de style français dans lesquels vécurent certaines des familles les plus importantes de la Nation. Sur la Plaza Francia, existe la Basilique de Nuestra Señora del Pilar, une église coloniale qui se distingue par son parfait état de conservation.
Enfin, le cimetière de la Recoleta, équivalent portègne du Père Lachaise parisien, un véritable labyrinthe de monuments funèbres, où reposent les principales figures de la vie politique et culturelle argentine, parmi lesquelles la célèbre Eva Perón. Ce Cimetière eut une origine modeste : inauguré en 1822, il fut le premier cimetière public de Buenos Aires. À partir de 1870, au fur à mesure de l’installation des plus vieilles familles dans le quartier de Recoleta, il devint le lieu de repos éternel de la fine fleur de l’aristocratie argentine. Cette majestueuse nécropole s’étend sur presque 5 ha et renferme 47 000 mausolées, tombes et monuments funéraires.
Ici se trouvent quelques-unes des tombes qui vous permettront de reconstituer l’Histoire de l’Argentine à travers les illustres figures qui y reposent : Remedios Escalada de San Martín, Mariquita Sánchez de Thompson, Juan Manuel de Rosas, Domingo Faustino Sarmiento et plus spécialement, Eva Perón, dont le mausolée est devenu un lieu de pèlerinage constituant un témoignage de sa victoire posthume sur l’aristocratie qu’elle combattit toute sa vie.
Palermo est le quartier « tendance » de Buenos Aires et l’un des quartiers les plus multi-facettes de la ville, très agréable et très étendu, il est aussi doté de nombreux espaces verts.
- Palermo Chico, avec des résidences les plus anciennes et les plus distinguées de Buenos Aires, des hôtels luxueux particuliers, où vous pourrez aussi admirer les Bois de Palermo, un immense poumon vert de 50 ha, qui comprend parcs, bois et lacs artificiels, ainsi que le Jardin Botanique, tous conçus par le français Charles Thays.
- Palermo Hollywood, qui doit son nom aux nombreux studios de télévision et de production, entourés de restaurants et de cafés coquets, fréquentés par les personnalités de la jet-set locale.
- Palermo Soho, comparable à son homonyme new-yorkais par son atmosphère détendue, et la profusion de boutiques de mode, de galeries d’art et de petits restaurants qui s’y trouvent.

Pour aller plus loin dans les visites
Ne manquez pas (entre autres) « El Museo de Bellas Artes » et « El Malba » (le musée d’art d’Amérique Latine). La librairie « El Ateneo Grand Splendid » (Avenida Santa Fé 1860) est aussi un incontournable de Buenos Aires, situé dans un ancien théâtre, on peut y lire des livres sur les balcons ou dans le bar situé sur la scène !
Pour les mordus d’histoire, je vous recommande le musée du bicentenaire qui se trouve derrière la Casa Rosada, pour un voyage dans le temps et au cœur de l’Histoire de l’Argentine. A voir aussi le tombeau du général José de San Martín dans la cathédral donnant sur Plaza de Mayo. D’autres musées sont intéressants, comme celui dédié à Evita Perón, ou encore celui dédié à Carlos Gardel…
Même s’il est très excentré, je vous recommande aussi le musée « Las Malvinas ». Très intéressant, très complet, aussi bien géographiquement, qu’historiquement et biologiquement parlant. Tout proche, vous pouvez aussi passer par l’ESMA qui fut le plus important centre de détention durant la dictature militaire. Enfin à 10 mn en taxi, vous pouvez terminer la visite par le parc de la mémoire, qui borde le Rio de la Plata. Notez au passage que tous les musées nationaux sont gratuits !
Pour les amoureux d’arbres, ne pas rater les « Ombu » sur la Plaza Francia en face du cimetière de la Recoleta, qui est le plus grand arbre de Buenos Aires (absolument incroyable, un véritable hymne à la vie végétale). Au passage bien sûr ne pas manquer la visite du (petit) cimetière de Recoleta dont la beauté des ornements des caveaux et autres mausolées, ainsi que la richesse des histoires que ces derniers racontent sont à découvrir absolument. Il y a également un autre spécimen de « Ombu » devant l’entrée du théâtre Colon, sur Avenida Libertad.
Si vous voyagez au printemps, vous pourrez admirer sur beaucoup de places et rues, le violet des feuilles des arbres « Jacaranda ». Si vous voulez un petit bol d’air, vous pouvez aller vous promener dans la « réserve écologique » qui se trouve derrière Puerto Madero au bord du Rio de la Plata (Essayez d’y trouver quelques iguanes qui s’y cachent…).
Pour un voyage dans le temps, n’hésitez pas à passer par certains cafés comme Confitería La Ideal, La Poesía, El Federal, La Biela, Margot, Nápoles, qui font partie de mes préférés. Le soir, allez vous balader sur Avenida Corrientes où, sur un kilomètre, vous trouverez plus de 25 théâtres et de nombreux restaurants. Et si vous voulez prendre de la hauteur, allez boire un verre (ou dîner) au Crystal Bar ou bien au Trade Sky Bar.
Si vous aimez la musique et l’opéra, je ne peux que vous recommander d’aller visiter le Teatro Colón. Il est considéré comme l’un des cinq meilleurs opéras du monde du point de vue de l’acoustique.

Pour ceux qui disposent de plus de temps, vous pouvez vous rendre à Tigre (à 1h30 de route de Buenos Aires), pour un vrai bol d’air, le delta de Tigre est un lieu enchanteur aux mille et un canaux. Ou alors à San Antonio de Areco, village gaucho riche en histoire, ou encore, en traversant le Rio de la Plata, à Colonia del Sacramento en Uruguay, la plus vieille ville du pays vous attend pour un vrai voyage dans le temps (prévoir une journée pour chacune de ces suggestions).
Buenos Aires est indissociable du tango et du football
Le tango naquit à la fin du XIXe siècle, en coïncidence avec l’énorme flux migratoire venu d’Europe, spécialement d’Italie : la population de Buenos Aires crût considérablement et la majorité des immigrants étaient de jeunes hommes de la classe ouvrière, ce qui entraîna parallèlement une forte pénurie de femmes. Les maisons closes étaient les lieux de réunion obligatoire des différentes communautés où se mêlèrent rapidement langues et coutumes. Le tango, alors primitif, se dansait entre hommes pour meubler l’attente dans les bordels…
Il existe de nombreux endroits pour voir des dîners-spectacle de tango. Ils sont en général tous de grandes qualités. Il fout privilégier les petites salles où le contact avec les artistes sera optimal. Si vous êtes danseurs, il y a des milongas tous les soirs, pour danser jusqu’au petit matin.
Le football est sans aucun doute la grande passion argentine. Il y a neuf clubs dans la capitale et plus d’une vingtaine de clubs en comptant toute l’agglomération ! Lors du « Superclásico », l’événement footballistique majeur qui oppose les grands rivaux, Boca Juniors et River Plate, la ville ainsi que tout le pays s’arrêtent de tourner. La Boca, est la patrie de Diego Armando Maradona, l’Argentin le plus fameux de l’histoire nationale. A la fondation du Club en 1905, au moment de choisir les couleurs qui le représenteraient, on retint celles du drapeau qui flottait sur le premier bateau arrivé au port voisin. C’est pourquoi les maillots de Boca Juniors sont aux couleurs de la Suède.

Le lieu de résidence de River Plate (traduction en Anglais du « Rio de La Plata »), le grand rival, est le stade Monumental Antonio Vespucio Liberti, plus communément surnommé « El Monumental ». C’est le plus grand stade d’Argentine et le plus important d’Amérique du Sud ! Il se situe en fait aux limites de Belgrano, un des quartiers chics de la ville.
Il y a donc une grande rivalité sociale entre les deux clubs. Les supporters de River Plate sont communément reconnus sous le surnom de « Los Millonarios » (les millionnaires) en raison des nombreux transferts coûteux du club au début du XXe siècle. Le surnom « Las Gallinas » (les poules) est utilisé par les supporters de Boca Juniors, pour leurs rivaux de River Plate. Alors que ces derniers appellent les supporteurs de Boca « Los Bosteros » (on les appelait Bosteros à cause de l’odeur de bouse de vache qui régnait autrefois dans et autour du stade de Boca)… Toute une histoire !
Buenos Aires est une capitale trépidante, qui incarne le mieux la diversité et l’aspect multiculturel de l’Argentine. Elle vous fascinera par ses quartiers contrastés, fortement inspirés de l’architecture européenne, son ambiance chaleureuse avec ses cafés historiques, ses nombreux restaurants ouverts à toute heure, ses salles de spectacle et de concerts, le tango, les milongas, le football… en bref, une ville où tout se vit avec passion !
Gustavo Cerati, musicien, chanteur, compositeur et producteur, qui est pour moi le plus grand artiste argentin de renommée internationale, avait écrit une chanson sur Buenos Aires, intitulée : « En la Ciudad de la furia » (Dans la ville de la furie/rage). Une ville qui vous transportera !
Venez découvrir cette ville effervescente ! Je m’occupe de tout