L'Argentine et l'Espagne ont bien un point commun. Ce sont deux nations qui sont victimes de l'arrogance des anglais, et ce, à leurs portes.

Géographiquement, mais que font là-bas les anglais ?

Les argentins et les espagnols peuvent parfois se mettre d’accord pour mener des initiatives communes. Tel est le cas pour les revendications de souveraineté sur les Îles Malouines de la part de l’Argentine et sur Gibraltar de la part de l’Espagne.

Ces deux nations demandant régulièrement à l’Angleterre un dialogue comme le prône les Nations Unies, pour le cas des îles Malouines. Lorsque l’on regarde une carte, on se demande vite ce que font les anglais là bas ?

Iles FalklandsLes îles Malouines se trouvent à seulement 480 km des côtes argentines et à près de 13 000 km (tout de même !) de l’Angleterre. Gibraltar est encore plus insolant via sa position géographique. Ce rocher se trouve collé à l’Espagne et est situé à l’extrémité méridionale de la péninsule Ibérique.

Géographiquement parlant, il est clair que les anglais ne devraient pas être là !

Deux positions stratégiques

Les anglais ne sont pas là par hasard. Et s’ils nient toute forme de dialogues et ne sont vraiment pas prêts à remettre en cause leur légitimité sur ces 2 points géographiques ; ce n’est pas anodin.

Margaret Thatcher sur les îles MalouinesLes Malouines, c’est la porte d’entrée vers l’Antarctique, une situation géopolitique de grande importance. Mais ce sont surtout des gisements de pétrole. Des forages ont été repérés en faible et grande profondeur. Certains spécialistes parlent déjà des Malouines, comme le prochain Dubaï de l’Atlantique sud…

GibraltarGibraltar, cette péninsule séparée de l’Afrique de 64 km seulement, c’est le point de passage obligatoire entre l’Atlantique et la Méditerranée. Une enclave de choix, Deux dents majestueuses qui percent la Méditerranée à plus de 400 mètres de hauteur, percées de près de 37 km de tunnels. La vision de ce promontoire fascinait déjà les Anciens.

 

Des revendications à perte

Rocher de GibraltarL’Espagne, comme l’Argentine, n’ont pas fini de faire des pieds et des mains pour revendiquer leurs « droits » sur ces territoires. Les anglais, ne lâcheront rien car l’Histoire démontre que l’Angleterre est une nation conquérante. Je me suis toujours demandé pourquoi les pays d’Amérique du sud faisaient appel au libre jugement des anglais pour régler des différents internes, des contentieux, voire des conflits (Guerre du Pacifique, guerre de la Triple Alliance, frontières au sud du Chili et de l’Argentine…). Il n’est jamais bon de devoir trop de faveurs par la suite…

Dans le cas de l’Argentine, c’est quand-même très paradoxal de voir comment sa politique a toujours été intimement liée à l’Angleterre, pour terminer sur une guerre et un grand désaccord que sont les Malouines.

Pour l’Espagne, c’est quand-même bien plus compliqué : un traité, celui d’Utrecht, signé en 1713 reconnaît la propriété des anglais sur le Rocher qui domine le détroit du même nom. (Pour les Malouines, aucun accord n’a été signé).

Sur le Rocher de GibraltarEnfin et surtout il est bon de signaler que les habitants des Malouines comme ceux de Gibraltar, sont bien contents d’être sous tutelle de l’Angleterre. Et ils ne veulent absolument pas changer. Je crois que Gibraltar doit être le seul endroit d’Europe où vivent encore des singes. La légende dit que le jour où il n’y aura plus de singes, il n’y aura plus d’anglais. Évidemment, le peuple de Gibraltar, composé en majorité de britanniques, protège et chérit ces petits primates avec obstination.

Antonio, le « gaucho » Rivero

Le gaucho RiveroDans le cas des Malouines, j’ai envie de vous relater l’histoire singulière d’Antonio, le « gaucho » Rivero. Grâce à lui, l’Histoire parle contre les anglais. Mais qui était ce personnage ?

Une dizaine d’années après l’indépendance de l’Argentine, exactement en l’an 1927, le gouverneur des îles Malouines, Luis Vernet, embarqua pour les îles. Parmi ses hommes, Antonio Rivero, âgé d’une vingtaine d’années, paysan gaucho. Les conditions de vie des paysans à cette époque étaient extrêmement dures. Au fil du temps Antonio commença a avoir de l’influence auprès de ces compagnons gauchos.

En 1833, les anglais débarquèrent et usurpèrent les îles Malouines. Les colons argentins n’eurent pas d’autre choix que de repartir pour Buenos Aires. Mais Antonio et quelques camarades décidèrent de rester sur l’île. Six mois plus tard, le 26 août 1933, à la suite des conditions de vie de plus en plus extrêmes et difficiles exercés par les anglais, Antonio pris le commandement d’une rébellion, à la tête de huit gauchos et indiens. Leur action entraina la mort du gouverneur anglais autoproclamé et de ses collaborateurs ; à coup de couteau… C’était un patriote avant tout, un peu barbare et cruel certainement, mais très courageux.

Antonio Rivero le gaucho des MalouinesAntonio hissera un drapeau argentin de fortune de nouveau sur les îles, en espérant des renforts depuis Buenos Aires. Durant presque 6 mois, le drapeau anglais n’était plus. Mais ce fut une mission venue d’Angleterre de « pacification » qui arriva le 08 janvier 1934. Rivero et ses hommes furent capturés, puis déportés à Londres pour être jugés.

Au final, ils ne furent ni jugés, ni condamnés, car le juge qui avait à charge l’affaire déclara que les accusations portées sur Rivero et ces camarades avaient eu lieu hors du territoire de la couronne Britannique. Ceci marqua clairement le manque de juridiction qu’avait l’Angleterre sur les Malouines à cette époque, et qui considéra seulement en 1841 les Malouines comme un territoire d’outre mer.

Pesos argentin gaucho RiveroEn 1835, Antonio fut donc embarqué de nouveau et libéré en Uruguay. Jamais il ne refoulera le territoire des Malouines par la suite. Les raisons de sa mort sont confuses. Mais certains historiens prétendent qu’il aurait été tué durant la bataille d’Obligado, le 20 novembre 1845, dans les eaux du fleuve Paraná, face à devinez qui…? : l’Angleterre !

Note : les nouveaux billets de 50 pesos, représentent sur une face les îles Malouines, et sur l’autre face Antonio, le « gaucho » Rivero. Un bien bel hommage !

Le premier argentin à défendre la souveraineté nationale sur les îles Malouines fut un simple gaucho