L’Argentine et le Chili, deux pays avec des symboles et des traditions bien codés

Les Argentines… les plus belles femmes du monde ?

Fantasmes pour certains, « cruelles » réalités pour d’autres, légende ??? A écouter les argentins cela ne fait aucun doute… Ils sont très fiers et il faut souvent mesurer ce qu’ils disent… Le mieux serait de vous en faire une idée par vous-même.

Belles et souriantes… l’art du « piropo » est quelque chose d’inné chez les argentins… n’essayez pas de les imiter, vous serez sûrement ridicule au final. Mais qu’est ce le « piropo » me direz vous ? C’est la séduction version Amérique du sud avec un mélange de romantisme et de poésie ; plus un jeu que de la drague à vrai dire.

Les Argentins, surtout les « porteños » (habitants de Buenos Aires) se délectent à glisser (plus ou moins fort) des compliments aux jolies femmes qu’ils croisent dans la rue… et là attention ! : Il y a toujours un jeu de mot, un compliment, une belle métaphore qui aura son effet sur les femmes les plus réfractaires. Les Argentines répondent bien souvent par un sourire en coin, qui motivera le prétendant à rétorquer de plus belle par un nouveau « piropo ». Les Argentins aiment ce jeu de séduction et les Argentines se complaisent dans ces petites phrases à leur égard… Les Argentines s’habillent et dévoilent donc leur silhouette en conséquence, pour le bonheur des yeux et de tous.

Les Argentins, ou je devrais dire les habitants de Buenos Aires en manque de repères… trop fiers sûrement d’être le peuple d’Amérique latine le plus proche de l’Europe, ils essayent plus de suivre ou d’anticiper les modes du vieux continent que de s’identifier à leurs cultures et coutumes, pourtant si fortes à mes yeux. Ceci étant bien sûr le cas pour les « Porteños » ou pas mal de formules courent sur ce sujet… ma préférée est certainement : « Les Argentins sont des Italiens qui parlent espagnol, pensent en français et aimeraient être Anglais… ».

Tout l’art du maté et son bien fait sur les rapports humains

Le mate symbole Argentine

Mais qu’est-ce que le maté ?

Le maté est la « boisson » la plus populaire en Argentine. Vous verrez beaucoup de gens en boire, encore plus en Uruguay, au Paraguay, au sud du Brésil et un peu moins au Chili. Ce n’est pas une boisson dans le sens premier du terme. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que personne ne boit du maté en Argentine pour calmer sa soif. C’est une coutume, un rituel même. Le mate est tout le contraire de ce qu’est la télévision: si vous êtes avec quelqu’un, il permet de converser, et permet de réfléchir si vous êtes seul. Quand quelqu’un rend visite à une personne en Argentine, la première phrase sera « hola » (salut), la deuxième sera « ¿unos mates? » (Quelques matés ?).

Ceci se passe dans tous les foyers d’Argentine. Aussi bien chez les riches que chez les pauvres, entre jeunes gens et personnes du 3ème âge. C’est la seule chose que peuvent partager les pères et leurs fils sans se disputer ou être en désaccord. Les plus pures Péronistes et radicaux peuvent servir le mate sans se chercher.

Boire le maté nécessite 4 choses indispensable : le maté, qui est en fait le récipient, appelé aussi « calabaza » (calebasse), il y en un de toutes de sortes, plus ou moins décoratifs, et de tailles différentes. L’herbe Maté « yerba mate », plusieurs marques possibles, mais toutes viennent des mêmes cultures de la province de Misiones dans le Nord-Est du pays. La « bombilla » qui est une sorte de paille métallique avec laquelle on boit le maté. Enfin la « pava » (bouilloire) ou « termo » (thermos) qui permet de garder l’eau à température proche de l’ébullition.

Il y a toujours un « cevador », personne qui prépare et sert le maté. Quand vous ne voulez plus de maté un simple « gracias » suffira. On commence à donner du maté à un enfant quand il le réclame. On lui donnera plutôt tiède, avec beaucoup de sucre (pour que le maté soit moins amers), du lait à la place de l’eau, et il se sentira comme un grand garçon ou comme une grande fille. Tous les parents ressentent une grande fierté quand ils voient pour la première fois leur progéniture prendre du maté.

Ensuite, les années passant, ces enfants devenus adultes, choisiront de le boire amers ou sucré, très chaud ou au contraire froid « terere », avec de la peau d’orange ou du jus de citron par exemple. Quand deux personnes prennent du maté pour la première fois ensemble, pour ne pas prendre le risque de décevoir, le « cevador » (qui est souvent celui qui reçoit) demandera toujours « ¿Dulce o amargo? » (« doux ou amer ? »). L’autre répondra certainement : « Como tomes vos » (« comme tu le bois toi »).

La « yerba » est la seule chose que vous êtes sûr de trouver, en vous rendant chez un argentin, dans un tiroir ou sur une étagère. Toujours… Et si il arrive de ne plus avoir d’herbe pour le maté, un voisin en aura forcément et en donnera.

En Argentine et en Uruguay, le fait de devenir un homme, passe par un jour bien spécial. Rien à voir avec le fait de suivre des études à l’université, ou de vivre loin de ses parents, ou encore de s’habiller différemment. Dans ces deux pays, les enfants deviennent adultes quand ils ressentent le besoin de boire quelques matés, seuls. Ce n’est pas le hasard… ce jour là, où il mettra la « pava » sur le feu et se préparera ses premiers matés pour lui seul, sans la présence de qui que ce soit ; durant ces longues minutes, il découvrira qu’il a une âme et ressentira un sentiment fort, différent à tous, et ce sera un moment spécial.

Le rituel du maté est une belle démonstration de valeur

  • C’est la solidarité de supporter des matés sans trop de goûts (« lavados ») parce que la discussion est bonne. La discussion, pas le maté.
  • C’est le respect de ces moments pour parler et écouter, vous parlez pendant que l’autre sert le maté et vice versa.
  • C’est la sincérité de dire : « ¡Che, cambiá la yerba! » (« change l’herbe ! »), car le maté n’a plus de gout.
  • C’est la gentillesse de demander stupidement « ¿está caliente, no? » (« il est chaud non ? »).
  • C’est la modestie pour savoir qui sert le meilleur maté.
  • C’est la générosité de donner jusqu’au bout.
  • C’est l’hospitalité, l’invitation.
  • C’est l’obligation de dire « gracias », au moins une fois par jour.
  • C’est une attitude éthique, franche et loyale, de se retrouver sans plus grandes prétentions que de partager.

Une identité forte…

Le quartier de La Boca

Le quartier de Buenos Aires le plus populaire à mes yeux est celui de La Boca. Quartier pauvre de Buenos Aires, il abrite de nombreux habitants originaires d’Italie et d’Espagne. Aujourd’hui, le quartier de La Boca est très prisé par les touristes qui viennent admirer en masse les façades colorées des maisons, et apprécier le rythme de vie animé du quartier. La Boca est également mondialement connue pour son club de football, le Club Atlético Boca Juniors, ainsi que son terrible stade, La Bombonera. L’occasion pour moi de vous parlez de la passion commune à tous les Argentins : le football et bien sûr de Diego Maradona.

Diego Maradona

Vous serez vite surpris de voir ne nombre de téléviseurs dans les bars, les restaurants, les lieux de rassemblement qui diffusent des matches de football. L’Argentine est, à mon sens, le pays qui montre le plus la passion pour ce sport. C’est franchement impressionnant. L’idole de tous est bien sûr Diego Armando Maradona, né le 30 octobre 1960 à Buenos Aires, surnommé « El Pibe de Oro » (« Le gamin en or »), Pelusa, Dieguito, ou encore Le Maître. Il est considéré, ici et ailleurs, comme le plus grand joueur de football de tous les temps.

Le Tango

La première image que vous aurez de l’Argentine, sera sans doute sa capitale – Buenos Aires – L’occasion pour moi de vous parler de quelques personnages et coutumes liés à cette ville : Buenos Aires et le Tango sont indissociables.

Les argentins peuvent être fiers de maîtriser certainement la danse la plus complexe au monde. Le Tango est une culture. Le résumer à la musique et à la danse serait évidemment réducteur. Les argentins ont coutume de dire que la danse sert avant tout à valoriser la femme dans sa féminité et sa sensualité. Le rôle de la femme est donc de profiter du guidage de son partenaire et des pauses pour exprimer sa fantaisie et son caractère. Assister à une Milonga à Buenos Aires sera un moment fort de votre voyage. Je vous le conseil fortement. Et vous aurez envie, tout comme moi, de suivre des cours de Tango. Je vous le dit tout de suite, c’est dur ! Parmi les compositeurs les plus célèbres de Tango, je citerai : Astor Piazzolla, Osvaldo Pugliese, Aníbal Troilo et bien sûr Carlos Gardel.

La Peña

Vous devez absolument vous rendre à une Peña en Argentine. La peña, c’est un endroit très populaire où vous pourrez écouter du folklore. Souvent un ou deux musiciens, quelquefois plus. Le public et les musiciens ne font souvent qu’un. Les rythmes qui s’y jouent sont souvent « samba » et « chacarera ». Très rythmés, les musiciens chauffent toujours l’ambiance aux cris de « arriba las palmas » / la traduction est difficile mais vous verrez alors tout le monde frapper dans les mains !!! L’ambiance dans une « peña » est à connaître absolument. Parfois la musique s’arrête d’un coup, et l’un des musiciens crie « Aro aro aro !!!… ». Quand vous l’entendrez, c’est le moment où n’importe qui peu prendre la parole pour raconter une petite « blague ».

Mais attention ce sont toujours des blagues très spéciales, un peu « cochonnes », souvent machistes, les « belles-mères » sont rarement épargnées et c’est toujours la surenchère. Souvent l’un des musiciens terminera par un « aro » et quand il jugera que le temps des « blagues » est passé, la musique reprendra de plus belle avec en bruit de fond les rires souvent gras des personnes présentes dans la salle. Bien sûr la bière coule à flots et ce jusqu’au petit matin… Les plus « fortes » peñas se trouvent dans le Nord-Ouest Argentin et en Patagonie.

Les Empanadas

Vous aurez aussi la possibilité de manger l’une des spécialités argentines et chiliennes : les empanadas. Les empanadas sont de petits chaussons de pâte farcis de viande, de poisson, d’œufs, de pomme de terre ou d’autres ingrédients. On les retrouve dans la cuisine espagnole traditionnelle et un peu partout en Amérique du Sud avec quelques variantes. Le nom vient du verbe espagnol « Empanar », ce qui signifie fourrer ou habiller avec du pain. Traditionnellement, les empanadas étaient élaborées à partir d’une pâte à pain mais, de plus en plus, on utilise la pâte feuilletée. On les sert chaudes, en hors-d’œuvre, et bien souvent elles peuvent servir pour un repas entier.

En Argentine, le bord des empanadas est festonné quand elles sont farcies de viandes hachées, de raisins, de fromage, de légumes, de thon, d’olives, d’oignons, assaisonnées de poivre, de cumin… On les achète souvent par douzaine ou demi-douzaine.

Au Chili, La empanada est une variante de celle qu’on connait en Argentine, elle se compose d’une masse de farine de blé, qui contient à l’intérieur de la viande avec des oignons, un quartier d’œuf dur, olives et raisin sec et elle est cuite au four, il existe également une version frite dans de l’huile et la recette de la pâte varie un peu. Une recette assez commune d’empanada se prépare au fromage râpé.

Il existe d’autres formes d’empanadas avec des fruits de mers, surtout durant la Semaine Sainte. Elles sont composées de légumes, de la confiture de fruit (poire, pomme), ou pommes récoltées dans le Sud, mais en général, la coutume est de consommer habituellement et massivement, avec du fromage, qui se fait toujours avec du millefeuille.

Le Gaucho

Le mythe du gaucho est attaché à l’Argentine, notamment à la Pampa, ces grandes plaines situées à l’ouest et au nord du pays. Il représente la figure du « cow-boy » de l’hémisphère sud, les symboles de la liberté et des grands espaces.

L’étymologie du mot « gaucho » n’est pas claire, venant probablement d’un mot indien voulant dire orphelin. A l’origine, ce terme était employé pour qualifier des bandits avant de devenir le nom des gardiens de troupeaux. Les premiers gauchos étaient généralement des métis issus de populations indiennes et de colons espagnols. Les gauchos ont acquis un grand prestige lié à leur rôle dans la guerre d’indépendance contre les forces royalistes espagnoles.

Au 19ème siècle, le développement du pays et des élevages a contribué à sédentariser les gauchos, à les confiner dans des espaces clos pour en faire des paysans. Depuis, les gauchos vivent au cœur des estancias, ces vastes exploitations qui sont aujourd’hui au nombre de soixante en Patagonie, et qui incarnent l’aristocratie terrienne. Ce sont les estancias qui ont introduit l’élevage de moutons en Patagonie, au siècle dernier, bien après que celles de la Pampa aient développé l’élevage de bovins.

Aujourd’hui, les troupeaux de moutons peuvent atteindre quelque 50 000 têtes, et la production de laine constitue l’un des moteurs essentiels de l’économie de l’Argentine, et l’une des exportations les plus importantes après les céréales. Durant l’année, les gauchos habitent à des kilomètres à cheval de la ferme centrale, et sont responsables d’une parcelle de la propriété. Ils habitent une maison en bois, parfois avec leur famille. Ils possèdent plusieurs chevaux et des chiens de berger.

Leur quotidien se passe à cheval, à surveiller les troupeaux de manière solitaire, compter le bétail et contrôler l’état des clôtures. Les bêtes vivent en semi-liberté, lâchées sur d’immenses superficies pour être rassemblées plusieurs fois par an, ce sont les transhumances.

Ainsi, au début de l’été austral, les gauchos conduisent les immenses troupeaux vers la ferme centrale des estancias pour qu’ils y soient tondus. Cet épisode de la vie des estancias est très spectaculaire et rassemble tous les protagonistes des estancias qui attendent cet événement avec impatience car il rompt la monotonie quotidienne. A cette occasion, les gauchos emmènent leurs troupeaux respectifs, puis les reconduisent après la tonte vers leur domaine attitré, alors que la laine est expédiée par bateau vers leur pays d’importation.

Autres symboles…

L’Argentine et le Chili ont respectivement leur route mythique, la Carretera Austral en Patagonie chilienne et la Route 40 en Argentine.

La Route 40

La Route 40 est une importante voie routière d’Argentine qui traverse le pays du Nord au Sud, depuis le Cap des Vierges « Cabo Vírgenes » à l’extrême Sud de la Patagonie jusqu’à La Quiaca à la frontière bolivienne en province de Jujuy. C’est une grande route mythique qui court parallèlement à la Cordillère des Andes, reliant les parcs nationaux les plus importants. C’est la route la plus longue du pays, traversant le territoire dans sa plus grande longueur, parcourant plusieurs des régions touristiques et des attraits principaux du territoire.

La Route 40 fait plus de 4 928 km, commençant en Patagonie au niveau de la mer, traversant 20 parcs nationaux, relie 27 cols andins et monte jusqu’à plus de 5 000 mètres d’altitude, au niveau du col de « Abra del Acay », dans la province de Salta.

La Route 40 passe par El Calafate, le Glacier Perito Moreno, le Lac Puelo, la ville de El Bolsón, San Carlos de Bariloche, Villa La Angostura. Elle fait partie de la Route du Vin « Ruta del Vino » à Mendoza. Elle conduit aux gisements fossiles de dinosaures en province de San Juan, aux sources thermales de Catamarca, à Tafí del Valle, aux magnifiques Vallées Calchaquíes, à la Quebrada de Humahuaca, patrimoine de l’Humanité, ainsi qu’à la Puna. A l’instar de la légendaire Route 66 des États-Unis, la RN 40 « Ruta Numéro 40 » est un des symboles et un emblème de l’Argentine.

La Route Australe

La Route Australe « Carretera Austral » longe la côte pacifique sur 1 200 km et n’est, souvent, pas plus large de 2 mètres. Une route de rêve pour les amis de la nature et les aventuriers. Sur cette route, les voyageurs passent près de fjords, de glaciers et de volcans, traversent la forêt tropicale et la Pampa chilienne, découvrent des rivières agitées et des falaises profondes. La Carretera Austral commence à Puerto Montt, continue en serpentant le long de la côte pacifique. Un ferry permet de rejoindre, de l’autre côté de la mer, les villes portuaires que la Route Australe relie à des villages de pionniers. La route cherche ensuite son chemin à travers des parcs nationaux et des pâturages, des montagnes rocheuses couvertes de neiges éternelles et des charmantes vallées avant de se perdre, à la frontière argentine, dans le village de Villa O’Higgins.